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EN IMMERSION AVEC LE 13EME REGIMENT DE DRAGONS PARACHUTISTES…

Approcher le 13ème Régiment de Dragons Parachutistes (RDP) c’est s’approcher d’un régiment à l’histoire et au fonctionnement particuliers.
En effet, la chaîne de commandement y est singulière. L’engagement opérationnel du 13ème RDP est directement mis sous la responsabilité du Chef d’état-major des Armées (CEMA), lequel en délègue l’emploi au Directeur du Renseignement Militaire (DRM) ou au Général Commandant les Opérations Spéciales (COS), souvent au titre de missions associant ces deux états-majors stratégiques.
Le 13ème RDP, le « 13 », est une unité de Forces Spéciales spécialisée dans le renseignement.
Ses membres peuvent se transformer en caméléons en ayant validé une formation extrêmement sélective pour devenir équipier.
Ainsi, ces militaires professionnels doivent être protégés par le plus grand anonymat: pas de visage, pas de localisation, pas d’information publique sur leurs actions.
En somme, le secret est une force pour garantir le succès de leurs missions.
L’unité constitue les yeux et les oreilles stratégiques des Armées. C’est une avant-garde, qui agit aux avant-postes.
Ses compétences et les capacités sont ainsi soulignées par la devise du Régiment : « Au-delà du possible ».
Les employeurs principaux sont donc le COS et la DRM.
Le Groupement Spécial Autonome (GSA) était constitué du 1er Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (1er RPIMa) et du détachement ALAT des opérations spéciales (DAOS) créé en 1997.
La (BFST) ancienne appellation avait été créée à Pau le 1er juillet 2002.
Les deux unités que sont le 1er (RPIMa) et le 13ème RDP sont appuyées par un régiment d’hélicoptères à part entière, le 4ème Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales (RHFS), anciennement connus sous le nom de Détachement ALAT des Opérations Spéciales (DAOS) avant 2009. Il est aussi intégré au Commandement des Forces Spéciales Terre (CFST) et employé par le Commandement des Opérations Spéciales (COS).
En effet, le CSFT est un commandement militaire de l’Armée de terre française qui succède à la Brigade des Forces Spéciales Terre (BFST) et regroupe les régiments des forces spéciales de l’Armée de terre.
Ce commandement, de niveau divisionnaire, a été créé le 23 juin 2016 dans le cadre du plan de réorganisation de l’Armée de terre nommé « Au contact ». Il est basé à Pau-Uzein du côté des Pyrénées françaises.
La majorité de ses opérations sont classées « Secret Défense » et le commandement conduit un exercice annuel appelé « Gorgones », symbolique de l’interopérabilité des trois unités de la BFST et en référence à des personnages mythologiques qui ne sont pas inconnus des plongeurs !
A ce jour, le commandement compte environ 2500 hommes et femmes et dispose de 45 hélicoptères. Le CSFT ne doit pas être confondu avec le Groupement d’Appui des Opérations Spéciales (GAOS) qui permet de greffer des unités conventionnelles spécialisées (NRBC, Génie, Cyno, etc…) en fonction de la mission préparée. …

UN PEU D’HISTOIRE…
Créé en 1676, le 13ème RDP a depuis pris part à de nombreuses guerres et batailles, comme Austerlitz ou les deux conflits mondiaux du XXème siècle.
Il s’est aussi distingué à Ypres en 1914 et à Verdun en 1916. Presqu’anéanti en 1940, le nom de 13èmeème régiment de dragons parachutistes est obtenu en 1952.
Cette même année, le régiment quitte sa garnison de Castres pour prendre part aux opérations d’Algérie avant d’être rapatrié en métropole où il est transformé en régiment (interarmes) de recherche et de renseignement.
Il s’installe alors à Dieuze en Lorraine pendant 48 ans. À l’été 2011, le 13ème RDP prend ses quartiers dans le camp de Souge à Martignas-sur-Jalle, près de Bordeaux, permettant un regroupement cohérent des forces spéciales dans la région sud-ouest.
La devise du régiment, elle ne change pas !

LES MISSIONS DU 13ème RDP
Le 13ème RDP est une formation interarmes des forces spéciales Terre spécialisée dans la recherche du renseignement en s’appuyant sur divers modes opératoires.
Le « 13 » constitue un système complet et autonome de renseignement, de la recherche de ce dernier à son traitement et sa diffusion. Employé par le Chef d’État-major des Armées (CEMA),
Le « 13 » est, par délégation, la seule unité de recherche aéroportée opérant au profit de la Direction du Renseignement Militaire (DRM) et du commandant des opérations spéciales (COS).
Il appartient au CFST depuis le 1er juillet 2002.
Le « 13 » se voit confier des missions hautement sensibles pour recueillir du renseignement destiné aux Chefs Militaires au plus haut niveau et décideurs politiques.
Le secret est la base du métier de ces militaires des Forces Spéciales qui doivent s’enfoncer en terrain ennemi pour y recueillir du renseignement!
L’infiltration doit être réalisée sans que personne ne révèle l’opération.
Réussir une mission demande donc le plus grand sang-froid, ainsi que de la rusticité, de l’adaptabilité et du courage.
Par exemple, des équipiers peuvent passer des jours enfouis sous terre. En ce sens, les militaires doivent bénéficier d’une grande résistance physique, largement nécessaire pour opérer dans des milieux divers parfois désertiques ou montagneux, voire sauvages ou aquatiques …
Finalement, les conditions climatiques n’importent pas pour ces militaires entraînés à rester opérationnels. Ainsi, ils sont dotés de capacités d’infiltration par tous les vecteurs (air, mer, terre) et ces militaires font preuve de la plus grande autonomie en disposant d’équipements de pointe.… Il s’agit donc de « faire la guerre autrement » c’est-à-dire de pouvoir faire preuve d’une grande intelligence de situation, de sang-froid, de force mentale lors des Opérations Extérieures (OPEX).

LES ESCADRONS DU « 13 »
Le régiment a la particularité de se décliner en plusieurs escadrons dont 4 sont spécialisés dans la recherche humaine en tout milieu et suivent à ce titre des entraînements dans le monde entier, comme en Suède, à Djibouti, en Guyane ou ailleurs. …
Au total, le « 13 » a été projeté sur les cinq continents et plus de trente pays depuis 2000 !
Les 7 escadrons spécialisés et constitutifs du 13ème RDP sont les suivants :
– Le 1er escadron est celui de l’instruction. C’est donc l’académie de formation du 13ème RDP.
– Le 2ème escadron est spécialisé dans les milieux nautiques et détient une expertise jungle.
A cet effet il regroupe des nageurs, palmeurs, des plongeurs et des navigateurs qui sont en mesure de se déplacer et d’intervenir discrètement, à proximité immédiate d’une façade maritime ou de réseaux fluviaux…
– Le 3ème escadron est spécialisé dans les milieux montagnes et détient l’expertise grand froid.
– Le 4ème escadron est spécialisé dans les milieux désertiques et détient l’expertise mobilité.
– Le 5ème escadron est spécialisé dans les milieux urbains avec une expertise dite troisième dimension, donc la possibilité d’effectuer des sauts à très grande hauteur (sous O2 et pilotes biplaces).
– Le 6ème escadron sert d’appui technique.
– Le 7ème escadron sert pour le traitement et l’analyse du renseignement.
Il existe aussi un dernier escadron, l’ECL ou Escadron de Commandement et de Logistique.

VOLONTAIRE POUR SERVIR AU « 13 » ?
Chaque année, le régiment recrute une centaine de jeunes qui viennent du monde civil (Engagé Volontaire Initial, EVI) ou d’autres régiments de l’Armée de Terre (Engagé Volontaire Ultérieur, EVU).
Le recrutement pour forces spéciales peut donc se faire en interne ou en externe. En interne, il concerne tous les militaires et se fonde sur le volontariat de ces derniers. En externe, il et concerne les civils de 18 à 27 ans qui passeront par un (Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées (CIRFA).
Dans ce cas, l’EVI peut ensuite suivre une Préparation Militaire Parachutiste des Forces Spéciales (PMP FST).
Le régiment recrute du CAP à BAC +5, mais le jeune civil doit avoir effectué sa Journée Défense et Citoyenneté (JDC); avoir ouvert un dossier auprès d’un CIRFA ; avoir réussi des tests de sélection ainsi que des tests d’agrément technique « unités spéciales » au département évaluation (DEV); présenter un casier judiciaire vierge ; être de Nationalité Française et jouir de ses droits civiques ; être en bonne condition physique à la date de la signature du contrat.
Chaque volontaire initial identifié par le bureau de recrutement commence par la « formation initiale forces spéciales Terre » (FIFST) qui dure 4 mois. En fonction des vocations, certains rejoindront directement leur métier quand d’autres enchaîneront sur la « filière » pendant 14 mois. Un petit nombre terminera la « filière commando » pour rejoindre les escadrons de recherche du « 13 ».
Vouloir servir au « 13 » c’est donc vouloir intégrer une formation interarmes des forces spéciales terre, spécialisée dans la recherche du renseignement, sur n’importe quel théâtre, en temps de paix, de crise ou de guerre. Les perspectives en matière d’emplois y sont donc nombreuses, entre l’ « équipier de recherche », le « chef de cellule radio ou observation », le « chef d’équipe responsable de l’exécution de sa mission », le « sous-officier opérations qui conçoit et conduit des missions », ou l’« instructeur spécialisé pour instruire, former, encadrer des stagiaires ».
Les qualités souhaitées sont les suivantes : motivation et volonté, rusticité et endurance, autonomie et sens des responsabilités.

LA FORMATION ? UN PARCOURS EXIGEANT.
Une fois la formation intégrée, celle-ci se fait en plusieurs temps. D’abord, sur 17 semaines a lieu une Formation Initiale Forces Spéciales Terre (FIFST) qui permet d’obtenir le Brevet Parachutiste. Par la suite, pendant 13 mois, a lieu la formation d’équipier de recherche aéroportée pour servir aux 2ème, 3ème, 4ème, et 5ème escadrons de recherche. Elle consiste en l’apprentissage des (aguerrissements longs et des spécialisations approfondies en techniques de combat commando forces spéciales, une initiation au tir toutes armes notamment longue distance, en corps-à-corps, en identification de matériels adverses, en survie, en techniques secrètes d’infiltration et de renseignement chez l’ennemi, en informatique, en dépiégeage, en techniques pointues de photo-vidéo, en camouflage, en langues rares, etc.).
Il est aussi possible de s’engager dans d’autres formations plus pointues telles que celle d’: équipier SIC recherche aéroportée, traitant et analyste renseignement expert en géopolitique et en investigations à des fins d’identification et de localisation des réseaux ennemis.
Ce parcours reste très exigeant, caractérisé par sa durée, mais aussi par le niveau de son instruction qui impose un travail et un investissement personnels quasi quotidiens…

« ENCORE PLUS LOIN … »
À l’occasion d’un entraînement organisé à « Bordeaux Lac » début décembre 2021 j’ai obtenu l’autorisation d’approcher des équipiers de recherches spécialement formés pour s’infiltrer discrètement par voies nautiques. Il s’agit du 2ème escadron dont la devise est « Encore plus loin… ».
Ces militaires opèrent soit en surface à l’aide de palmes ou d’embarcation, soit sous l’eau en plongée, équipés de respirateurs à circuit fermé.
Certains sont donc qualifiés « Plongeurs Offensifs » et peuvent mener des infiltrations subaquatiques en toute discrétion et sur de longues distances.
Concernant la problématique de la discrétion l’entraînement au changement de milieu est indispensable pour bien maîtriser une phase particulièrement risquée pour les membres de l’équipe. Par ailleurs, les insertions nautiques sont généralement menées de nuit. …
Au cours de l’exercice, ont été utilisés des embarcations et du matériel adapté aux opérations spéciales, des propulseurs sous-marins, « Squale » arrivé fin 2017, des kayaks, … En bref, il s’agissait des nouveaux moyens mis en service pour répondre aux besoins spécifiques du « 13 ». En effet, l’adaptation des modes opératoires et des matériels est une exigence primordiale qui sert à répondre aux attentes du COS et de la DRM car le « 13 » est un maillon essentiel du renseignement et de la lutte antiterroriste en opérations extérieures.
Que ces quelques images autorisées permettent de rendre hommage à l’ensemble des militaires des forces spéciales. …
Nous leur devons respect, admiration et reconnaissance pour leur engagement pour servir la France.
Jean de SAINT VICTOR de SAINT BLANCARD – www.subphotos.com –

REMERCIEMENTS
A LA DRM
AU COMMANDANT DES FORCES SPÉCIALES DE L’ARMÉE DE TERRE
AU CHEF DE CORPS DU 13ème RDP
AU COMMANDANT D’UNITE DU 2ème ESCADRON
AU RESPONSABLE DES PLONGEURS DU 2ème ESCADRON
A TOUS LES ÉQUIPIERS PLONGEURS DU « 13 » RENCONTRÉS SUR LE TERRAIN
(Par discrétion les noms des militaires ne sont pas cités…)