Lectrices, lecteurs, amis Internautes, plongeuses, plongeurs vous avez sans doute pris du recul depuis vos lectures de Pline (IX, 3) qui affirmait la présence dans les fonds marins de… « beaucoup d’êtres monstrueux, car les semences et les embryons s’y confondent et s’agglomèrent de multiples façons, roulés soit par le vent soit par la vague ».
Ajoutant à propos de l’hippocampe : «…rien d’étonnant à ce que des têtes de chevaux surmontent de minuscules escargots » !
‘Hippocampus » est emprunté du grec « hippokampos » et l’étymologie pose clairement avec « hippos » l’origine «cheval » mais pour « kampos » est-ce à rechercher dans « kampé » ou « chenille » pour faire allusion à la queue de l’hippocampe qui se courbe et s’enroule autour de branches de gorgones ou d’algues ?
Lors de prises de vues sous-marines d’hippocampes pensons-nous vraiment à l’association « cheval » et « chenille » pour faire plaisir aux distingués et savants linguistes ?
Gardons nous à l’esprit l’image du char de Poséidon, le dieu de la mer ?
Attelage divin tiré selon la mythologie grecque par deux monstres chimériques amphibies mi-cheval mi dauphin peut être deux hippokampos ou hippocampes ?
Dans la nature tout ce qui peut être est…
La réalité peut ainsi dépasser la fiction comme par exemple une rencontre d’un dragon de mer feuillu en Australie dont le corps a exactement la forme d’une algue arborescente.
Constat d’un mimétisme étonnant qui atteint un degré de sophistication inimaginable.
Cela est bien réel et va compliquer l’objectif du photographe désireux de rencontrer sinon un dragon de mer feuillu du moins un hippocampe.
Comme il a raison de se cacher de se mettre bien à l’abri de croyances fantaisistes pour des vertus supposées aphrodisiaques !
Sur la face interne de chaque lobe temporal de notre cerveau il existe une circonvolution essentielle à la mémoire et à l’apprentissage nommée « hippocampe »
Une ressemblance de forme qui devrait inciter à protéger de pêche excessive des espèces d’hippocampes en danger d’extinction ?
Fragiles hippocampes qui peuvent être victimes de leur réputation pour des vertus imaginaires…
Retenons le mode original de reproduction des hippocampes : c’est la femelle qui lors d’une tendre parade nuptiale introduit ses ovules dans la poche ventrale du mâle.
Il va féconder et incuber les œufs puis quelques mois après ill accouchera des petits en assumant d’intenses contractions !
Chez les syngnates (aiguilles de mer) qui ont un museau tubulaire comme les hippocampes la même inversion des rôles mais les œufs sont collés sur l’abdomen des mâles ce qui va faciliter la naissance des petits…
Sous l’eau ouvrez bien vos yeux et vous rencontrerez lors de vos plongées hippocampes, chimères et pégases trois poissons aux noms tirés de la mythologie grecque…
Appliquez-vous à photographier sous le meilleur angle possible ces créatures avec d’infinies précautions pour ne pas les effrayer ou perturber leur environnement naturel.
N’hésitez pas à partager par vos images vos plus belles rencontres sous-marines…
Jean de SAINT VICTOR de SAINT BLANCARD
www.subphotos.com – (f) Sea 4 You –
A lire : “La fabuleuse histoire du nom des poissons » d’Henriette Walter er Pierre AVENAS -Ouvrage édité en 2011 par Robert Laffont –